Minuit passé

Sur le front de minuit

Passait comme un insecte effrayé le dernier pas d’hier

En un éclair

Dévorait un jour un autre.Sur le même front de minuit

Il nichait des passages indéfinis

Des plages, des statues, des apôtres…

Et l’on se frottait plein de voix le front

Quand comme des chevrons apeurés des images sautillent…

Au même train

Des garçons, des filles

Des Etats, des béquilles…

Et tout un champ de vieilles solitudes.

Sur le front

Comme d’habitude…

Un Président, un parti,

Un enfant qui pleure

Un jardin qui au coucher se vide…

Et des mers d’autant de vagues.

Presqu’ému

Un vieux chagriné

racontait ses blagues.

Une jeune femme se mord les doigts

Une autre se recrée à comtempler sa bague.

Sur le même front

Il coule mille océans inclores.

Ici, ce revers de dehors,

est.

Et plus étrange encore

C’est bien à ce front

que tout l’univers se frotte.

En chaque Homme

Des greniers, des grottes

et un infini d’ascendants interminables.

C’est qu’à minuit passé

Comme tout jour jetable

l’Histoire passe à table

Au bon gré du nid

Des voyages-insomnie.

Et sur le même front

Cette humanité désormais à rebondissements

Qui rode.

La poussée est chaude

Et…

Tant mieux

pas un gouvernement

Pas un flic n’est là

Pour censurer l’évasion légitime

Des pensées intimes.

Minuit passé

Il s’arrête du temps prévu

Il se crée des rimes…

…et des débuts de fête

Ou de déserts.

C’est à croire que c’est aux plis de son front

Que l’humanité se sert

Ses plats les plus chauds

Aux abois

Qu’elle n’avale pourtant que froids.

Quitter la version mobile