Un ami a tenu la veille de la chute de Ben Ali, je souhaite vivement que les tunisiens n’aient pas un jour à s en mordre les doigts, des propos qui semblent avoir indigné et offusqué le bon petit peuple et la pseudo intelligentsia tunisienne.Ces propos tenus par mon ami de toujours, Mezri Haddad, que personne n’a cru bon de les décrypter, ont été pris au premier degré, valent à leur auteur, au patriotisme chevillé au corps contrairement à vos élus et tous ces parvenus de retour d’exil, d’être depuis voué aux gémonies. Cloué au pilori. On lui a intenté un procès en sorcellerie, sans lui laisser la moindre possibilité de clarifier s’il y a lieu lesdits propos. Cette campagne de stigmatisation a été déclenchée dès janvier 2011 par les islamistes à la suite de l’interview de Mezri Haddad sur BFM-TV, face à Jean-Jacques Bourdin. On a dit qu’il a traité le peuple tunisien de horde. C’est archi-faux, Mezri Haddad a traité les voyous, les pilleurs et les incendiaires de lieux privés et publics, y compris les écoles et les crèches, de « Hordes fanatisées » qui mènent le pays au chaos.
Toute sa vie, Mezri Haddad a combattu les islamistes, à juste titre. Ce qui ne l’a pas empêché d’être parmi les très rares intellectuels tunisiens à les défendre lorsqu’ils ont été « persécutés » au début des années 1990. Ce qui lui a valu 10 années d’exil en France, où il a été l’un des plus redoutable critique du régime. Je sais qu’il n’a rompu cet exil pour se rallier à l’Etat (et non pas au régime, encore moins au RCD) que par désaccord avec l’opposition dite de gauche qui a préféré établir une alliance stratégique avec les islamistes.
En raison d’une expression volontairement déviée de son sens (Hordes fanatisées) pour se débarrasser d’un intellectuel de grand calibre, on lui a appliqué la charia, crucifié, sans aucune voie de recours. Or, cet ami dans la vie ne s’est jamais rendu coupable du moindre crime ou délit, ni atteint à la sécurité des biens et des personnes voire commis des actes déloyaux et de haute trahison passibles de la peine capitale en vertu du code pénal tunisien. Cet ami, dont je ne me fais aucunement l’avocat, il a une belle plume et est à même de se défendre de la manière la plus argumentée possible, n’a pas aujourd’hui à être désigné à la vindicte populaire et devenir l’objet du courroux des tunisiens. Il s’est d’ailleurs expliqué dans son remarquable livre « La Face cachée de la révolution tunisienne », où il a prédit tous les événements que nous subissons aujourd’hui, y compris le triomphe des islamistes.
Quand 1 400 000 tunisiens ont apporté leurs voix aux vrais ennemis de la Tunisie en intronisant des terroristes, antipatriotes, mafieux, criminels, imposteurs, usurpateurs, personne en Tunisie ne doit aujourd’hui s’ériger en père de la vertu patriotique et de la dignité nationale. Le vrai procès à faire est celui de ces hordes mafieuses qui mettent le pays sous une nouvelle coupe réglée et de tous leurs complices d’Ettakatol, du CPR. et du bras électoral d’Ennahdha, en l’occurrence l’I.S.I.E. la fossoyeuse de la démocratie. Ne nous trompons pas de cible. Mezri Haddad est un digne patriote, connu pour son engagement militant depuis l’âge de 17 ans. Son nouvel exil en France, n’a rien de doré et je peux vous l’assurer contrairement aux terroristes et à leurs sbires qui vous gouvernent. Jalel Brik m’a précédé en rendant un hommage courageux à Mezri Haddad. Je le fais aujourd’hui avec ces quelques lignes à l’égard d’un homme que je connais depuis des années et chez lequel j’ai toujours reconnu deux qualités rares en ces temps obscures et porteurs de tous les périls: la culture encyclopédique et le patriotisme inaltérable.