L’impérative revalorisation de la diplomatie tunisienne

La révolution du 14 janvier a octroyé à la Tunisie un capital sympathie auprès des différents acteurs sur la scène internationale.Le courage, le dévouement et la solidarité exemplaire des tunisiens a suscité l’admiration et le respect de toutes les nations, remplaçant ainsi l’échec de la diplomatie tunisienne consacré pendant deux décennies à la propagande du régime.

La nouvelle image de la Tunisie doit être renforcée pour que notre pays retrouve son poids et sa voix sur la scène internationale. En effet, la reconstruction de notre pays passe inévitablement par le développement et le renforcement de relations et partenariats solides avec les pays tiers. Pour y parvenir, il est impératif que notre diplomatie coupe avec les anciennes pratiques qui ont marginalisé l’action diplomatique à cause de l’improvisation et l’absence de toute planification stratégique. La Tunisie n’a plus besoin d’une diplomatie réactive, elle a plutôt besoin d’une diplomatie active, réfléchie et planifiée.

La revalorisation de l’action diplomatique est tributaire de la purge des stigmates de l’ancien régime. Le MAE doit récupérer son rôle, indûment confisqué par le palais présidentiel, en tant que principal acteur responsable de la gestion des relations extérieures du pays.

La restructuration du MAE est plus que nécessaire, il doit être doté de comités de réflexion et de cellules de coordination, pour que notre politique étrangère soit au diapason des mutations et bouleversements qui secouent la scène internationale.

Un renouveau viable de notre diplomatie passe également par la motivation des diplomates, qui réclament un statut approprié, en congruence avec les nouvelles donnes, qui préserve leurs droits et met fin aux anciennes pratiques de favoritisme et de loyauté.

En effet, certains diplomates jouissaient d’avantages innombrables grâce à leurs connections avec certains piliers du régime déchu ou leur appartenance à l’académie politique du RCD. L’injustice de ces pratiques archaïques a clivé le corps des diplomates qui se sentent marginalisés et démotivés, surtout qu’ils restent parmi les diplomates les moins payés dans le monde.

Force est de souligner que les dernières nominations loufoques de certains chefs de postes diplomatiques et consulaires creuse d’avantage le fossé entre les aspirations légitimes des diplomates et les atermoiements du gouvernement transitoire qui semble peu enclin à procéder à la métamorphose de la diplomatie tunisienne. N’est-il pas temps de donner la relève aux jeunes diplomates enthousiastes et les nommer à la tête des postes diplomatiques et consulaires? N’est-il pas judicieux de procéder à un diagnostic des conditions de travail des diplomates? N’est-il pas utile de diagnostiquer les maux de notre diplomatie égrotante?

Certes, le dossier de la diplomatie tunisienne est un lourd fardeau à gérer, mais volens-nolens l’avenir de notre diplomatie sera construit par les diplomates eux même, qui doivent œuvrer ensemble à véhiculer et promouvoir la nouvelle image de notre pays.

Proposé par Salem Brayek

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