Les médias en question

Depuis quelques temps les médias sont contestés et attaqués de toutes parts:Ensuite par les dirigeants d’Ennahdha qui les accusent de les critiquer trop souvent, et de cacher parmi eux beaucoup de partisans de l’ancien régime.

D’abord par les membres du gouvernement qui leur reprochent de ne pas trop montrer les points positifs du gouvernement.

Enfin par des groupes inconnus, téléguidés à l’évidence par Ennahdha, qui veulent purger les 2 chaines de TV publiques.

Quand aux 2 autres partis de la troïka ils restent silencieux, allez savoir pourquoi.

Quelle a été la réaction de la société?

Les médias ont joué les victimes innocentes. Toutefois qu’on le veuille ou non ils ont montré un manque de professionnalisme certain.

L’opposition n’a fait que protester verbalement et brandir des slogans vagues et creux: « Pour la li-berté de la presse « Pour la liberté d’expression », « Pour l’indépendance des médias »…etc.

La société civile est restée très passive voir indifférente.

Conclusion

– Certes Ennahdha pose un problème pertinent et très important, celui du rôle des médias durant cette période de transition, mais comme d’habitude elle propose des solutions aberrantes qui aboutissent à attiser encore plus les conflits.

– Le gouvernement actuel, c’est très clair veut utiliser les médias comme outil de propagande.

Pour clarifier le débat il est nécessaire de préciser certaines expressions trop vagues et qui prêtent à confusion:

La neutralité des médias

Tous les médias se déclarent neutres, et clament très haut cette neutralité. Mais dans les faits personne n’est neutre. La neutralité est un mythe si elle n’est pas reconnue par tous. Elle peut être une supercherie. Parce qu’on cacher la désinformation même subtile ou utiliser le mensonge par omission. Pourquoi, par exemple les médias n’ont jamais publiés la liste des journalistes complices de l’ancien régime, comme ils l’ont promis. Pourquoi n’ont-ils jamais effectué d’enquêtes approfondies sur certains scandales politiques et de corruption. N’y- a-t pas de journaux ou de journalistes d’investigation dans notre pays. Pourquoi se suffisent-t-on le plus souvent des « On dit que», « On raconte que»…….etc.

La liberté d’expression: Il n’y a pas de liberté d’expression totale et sans limites. Car il y a toujours des contraintes de l’environnement à respecter et des limites d’ordre social, moral, éthique ou religieux à ne pas dépasser.

L’orientation politique des médias: Aucun média n’affiche ses orientations politiques. On connait l’orientation des médias qui existaient sous l’ancien régime et on savait qui les finançait. Quand aux mé-dias apparus après le 14 Janvier 2011, c’est le flou total. On aurait bien voulu savoir qu’ils affichent leurs orientations politiques et surtout qui les finance.

L’orientation idéologique des médias: Qu’on le veuille ou non, on a toujours une orientation idéolo-gique, consciente ou inconsciente, assumé ou non, revendiqué ou non….etc. Elle peut être très bien dissimulée, mais elle ne peut échapper à des esprits perçants et critiques. A la TV par exemple on peut déceler cette orientation idéologique à travers le genre des émissions d’une chaine, le profil des per-sonnes invités, les références artistiques et surtout derrière le langage des journalistes et des animateurs.

La majorité de nos média qui se disent « modernistes ou de gauches », ou « indépendants,  » à l’exception des médias des partis, imitent en fait ou se réfèrent à des éléments idéologiques des pays occidentaux dominant, mais très mal. Ce mimétisme de l’idéologie occidentale accentue davantage l’acculturation de notre société qui a des racines ancestrales arabo musulmanes très profondes. Cette acculturation d’ailleurs n’est-elle pas une des causes de l’apparition des islamistes et des salafistes.

En définitive tous les médias, à part ceux des partis sont alignés sur un des principes de base de l’idéologie occidentale: L’esprit du profit. C’est l’intérêt commercial qui les motive et qui les guide le plus. L’objectif est de faire de tous les Tunisiens petits ou grands des consommateurs dro-gués.

La publicité envahissante: Depuis le 14 Janvier 2011, la publicité est devenue plus envahissante On est retourné aux thèmes et sujets qui accrochent le plus le Tunisien. Dans certains journaux papier les es-paces consacrées aux encarts publicitaires, aux petites annonces et au sport sont plus nombreux que ceux consacrés aux informations politiques et culturelles. Sur les chaines TV et les stations radios, les spots publicitaires sont devenus tellement envahissants, qu’ils ne se gênent pas pour nous les imposer à tous les 15 minutes au milieu de n’importe quelle émission.

Les programmes TV: Beaucoup de nombreuses émissions de TV déjà débilisantes, sont revenues, comme les émissions sur le foot, les émissions infantiles pour enfants et surtout les émissions de télé réalité genre: Jak el marsoul, Al mousamah Karim, Aandi ma nkollek

On a fait réapparaitre les ex- animateurs et ex- animatrices les plus obséquieux, les plus ignorants et les plus superficiels. Il semble que le piston et les bons sentiments sont la cause principale de leur come back.

La flatterie du pouvoir dominant et l’opportunisme commercial n’ont pas disparu aussi. Ainsi pour plaire au nouveau pouvoir dominant des islamistes, on a commencé à voir sur les plateaux de TV de plus en plus de femmes voilés ou portant le Nicab et d’hommes barbus, mal rasés et sans cravate.

Au niveau artistique, on a vite renvoyé les artistes de mezoued, pour les remplacer par les nouveaux chanteurs qui se sont mués miraculeusement (O miracle) de chanteurs de mezoued en chanteurs litur-giques ou soufis.

Les journalistes et animateurs TV: Après le 14 Janvier 2011, la majorité des journalistes et des anima-teurs sur les différentes chaines de TV ont disparus subitement de l’écran. On les a fait remplacer du jour au lendemain par une multitude de nouveaux journalistes et d’animateurs très jeunes, qu’on se demande ou ils étaient cachés. Qui sont-ils. Quel est leur profil et leur historique…etc. Nous n’en savons rien. A l’évidence ils étaient tous des débutants. Et il nous a fallu du temps pour les juger. Certains ont commit au début des fautes énormes. D’autres ont vite apprit et ont améliorés leurs performances au jour le jour. Quelques uns parmi les plus pertinents et les plus agressifs ont disparu du jour au lendemain ou ont changé de chaine, sans qu’on sache pourquoi…..etc. On aurait bien voulu que les médias nous présentent ces nouveaux: Quels sont ceux qui ont un diplôme universitaire ou un diplôme de jour-nalisme. Quelle est l’expérience de chacun. Lesquels ont été recruté pour leurs compétences. Lesquels ont été recrutés par le piston. Est-ce qu’ils ont été formés et ou. Que faisaient-ils avant le 14 Janviers 2011.

Toutefois il est malheureux qu’on a fait réapparaitre quelques temps après le 14 Janvier 2011, les ani-mateurs et animatrices les plus obséquieux, les plus ignorants et les plus superficiels qui monopolisaient le petit écran sous l’ancien régime.

Conclusion

Si le gouvernement et Ennahdha critiquent les média, ils le font très superficiellement et maladroitement. Ils se permettent de les critiquer sans rien connaitre de leurs spécificités ou leurs contraintes. Ils ignorent que la critique des médias ne peut se faire que par un organisme professionnel indépendant. En fait c’est clair, ils veulent soit mettre au pas tous médias, et surtout les chaines de TV publiques et la Radio Nationale pour en faire des outils pour leur propagande, ou là défaut les privatiser, ce qui est pire.

Les lacunes des médias:

En définitive les médias ont deux points faibles, deux lacunes très graves:

1. Le manque de professionnalisme:

On n’a pas besoin d’avoir fait des études en journalisme ou en communication pour juger les médias. Il suffit d’être assidu comme lecteur de plusieurs journaux, auditeur de plusieurs radios ou téléspectateurs de plusieurs chaines de TV, et de noter les erreurs et les fautes en tout genre.

Depuis le 14 Janvier aucun média n’a effectué des enquêtes sur ce sujet. Depuis le 14 Janvier 2011 ils ne sont quand même pas miraculeusement devenus parfaits. Ou alors ont-ils eu peur de dévoiler leurs tares. Qu’aucun médias ne l’ai fait, cela se comprends. Mais le gouvernement aurait du commander ce travail. Pire l’IPSI aurait du effectuer gratuitement un tel travail.: Elle aurait pu le faire par ses étudiants pour compléter au moins leur formation.

2. Le floue idéologique:

Comme tout ce qu’ont fait, est idéologique et à un sens politique, nos médias propagent à tous les ni-veaux l’idéologie dominante des pays occidentaux. Qu’ils soient conscient de cette aliénation ou qu’ils l’ignorent, cela importe peu. Ils n’ont pas d’excuses. Or ils oublient que cette idéologie est en décadence, et en en voie de disparition lente. Les élites intellectuelles de ces pays le savent. Comment peut-on suivre, nous, un modèle en voie de disparition. N’avons-nous aucun discernement.

Au niveau politique: Comme la neutralité en politique n’existe pas aussi, pourquoi nos médias ne décla-rent-ils pas leurs orientations politiques, au moins par honnêteté intellectuelle. Il est malheureux que la majorité de nos médias adoptent la politique des grandes puissances. Ils puisent leurs informations auprès des Agences de Presse Internationales qui sont occidentales. Ils transmettent les points de vue des grandes puissances dominantes, alors qu’il y a des sources d’informations alternatives. Ne se font-ils pas complices de la politique impérialiste des grandes puissances. Cela est très manifeste depuis l’invasion de l’Irak, dans le cas du conflit israélo palestinien, dans le cas de l’Iran et récemment dans le cas de la Syrie.

Au niveau économique ils croient encore que le système capitaliste est le modèle universel. Or ce sys-tème à été sérieusement ébranlé dans le monde entier avec la crise financière de 2008. Pourtant nous avons bien constatés les dégâts que ce système ou sa mauvaise application qu’est le libéralisme sauvage à occasionné dans notre économie. Contrairement à tous les partis qui ont totalement ignorés ce problème déterminant, nos médias auraient pu le poser, au moins pour nous éclairer, Ne sont-ils pas pour la démocratie.

Au niveau technologique: Devant notre grand retard dans ce domaine, et de notre aliénation aux pays avancé dans ce domaine, nos médias n’ont-ils pas constatés que la plupart des tunisiens sont devenus des consommateurs asservis aux désirata des pays occidentaux, ce qui fait de nous un pays presque recolonisé.

Au niveau culturel: L’aliénation d’une grande partie de notre population aux valeurs culturelles des pays occidentaux au nom du progrès, de la modernité, a bouleversé les structures sociales et mentales de notre société. Cette aliénation visible dans nos divers comportements dans la vie quotidienne n’est-elle pas la cause principale de l’apparition des islamistes, des salafistes et de l’Islam politique.

Conclusion

Aujourd’hui notre société devra choisir entre de 2 modèles de société, brefs entre de 2 modèles idéolo-giques, politiques, et culturelles claires:

– Ou nous aliéner encore davantage à l’idéologie des pays occidentaux, déjà en voie de disparition.

– Ou alors subir la dictature de l’idéologie des islamistes et des salafistes, qui veut nous renvoyer non pas à une période faste de la civilisation islamique ou à la période du prophète, mais à une période barbare et archaïque.

Certes nous ne sommes pas obligés de choisir entre ces 2 extrêmes, car il y a toujours d’autres alterna-tives. C’est vers cette orientation que nous devons nous diriger. Et il y a de nombreuses expériences dans tous les pays du monde dont nous pouvons nous inspirer, surtout parmi les pays émergeants.

Or les médias peuvent nous aider à bien choisir la voie qui nous convient le mieux. Parce que leur rôle principal est d’éduquer le peuple, de tout lui dévoiler, les avantages comme les risques et les enjeux.

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