Le veilleur, le pion et le basketteur

Rien, absolument rien ne prédisposait les trois protagonistes de la troïka qui mijote actuellement pour tenir les rênes du pouvoir de faire un bout de chemin ensemble, main dans la main dans la discorde, heu! Je veux dire dans une concorde forcée. Forcée par les intérêts de chacun à tirer son épingle du jeu, qu’importe le ver, vu qu’il y’a l’ivresse!Si j’avais des remontrances à formuler elles seraient tout spécialement dirigées à l’attention de Mr Moncef Marzouki qui, tout laisse à croire, est prêt à vendre son âme à Si Hamadi Jebali qui tente visiblement de viser le firmament du pouvoir sans en laisser une miette à son prochain collabo.

Monsieur Moncef, sans doute enivré par sa seconde position dans le résultat du récent scrutin, rang que personne, pas même lui! n’osait pronostiquer, ne trouve pas mieux que de virer de bord pour réaliser la prophétie de Madame Soleil qui lui prédit le poste de veilleur de nuit dans le palais présidentiel, poste qu’il rêvait à haute voix depuis le jour où ses pieds ont foulé le sol béni du tarmac de Carthage.

Pour rentrer dans l’histoire, j’estime qu’il aurait mieux fallu le faire de la grande porte. Selon le texte de la petite constitution qui va passer aux délibérations sous peu, il est dit que: ( c’est ma traduction personnelle des articles qui régissent le rang et les prérogative du président de la république) ce dernier devrait -plutôt doit- s’assurer de l’accord du chef de gouvernement avant de congédier le jardinier du palais, ou avant de changer une lampe grillée dans la chambre des coffres de son prédécesseur.

Et Am Mustapha dans ce tumulte? Eh bien! Il hérite d’un minuscule marteau en bois d’olivier qui lui servira pour taper fort sur le parquet afin de rappeler à l’ordre les représentants de « Al Aridha ». Ces cancres parachutés dans l’assemblée par je ne sais quel bon vouloir. Mr ben Jaafar devrait donc bien travailler les biceps car sa tache ne s’annonce pas aisée face à des énergumènes qui vocifèrent leur mécontentement de se trouver sur la touche. Il doit entre autre s’armer d’une calculette pour fixer les différents types de majorités que lui soufflera la nahdha selon sa diligence, car des fois elle la veut simple, puis absolue, tantôt aux deux tiers et parfois aux trois cinquièmes, croyez-moi c’est une tache tellement harassante, hardie…mais valorisante

Quant à l’as des as, le basketteur de tout premier ordre, j’ai nommé Mr Jebali, le sixième khalife récupérateur sous le panneau, il est là pour rafler tous les ballons afin d’assurer la relance défensive pour en faire des attaques fulgurantes vers le panneau d’en face, à faire terrasser le plus prétentieux des adversaires. Sans doute, sa taille vive et élancée le lui permet, tout aussi bien le nombre de spectateurs acquis à sa cause, c’est normal il joue en surnombre, sur son terrain, le public adverse n’est pas le bienvenu.

A l’extérieur du terrain, beaucoup de gens ne sont pas férus de basket, il leur importe peu de savoir le score, encore moins, qui joue bien et qui fait de la figuration, qui domine et qui est dominé. Bref cette majorité silencieuse regarde le match en différé, qu’à cela ne tienne, n’a-t’elle pas déjà perdu bien avant le début du match?

Mais en même temps, à l’extérieur du terrain, il y’a aussi ceux, parmi les spectateurs qui se considèrent désabusés et trahis par cette sélection qui les fessait miroiter un championnat à la mesure de leur aspirations et leur sacrifices, un championnat du niveau NBA, dépités, ils se trouvent en train de regarder une compétition d’une médiocrité qui n’a d’égal que notre championnat national. Ceux-là, à coup sûr, changerons leurs fusils d’épaules aux prochaines échéances électorales sportives pour mettre sur place de nouveaux joueurs capables de laver l’affront en jouant, cette fois-ci pour le drapeau national et son hymne que pour…autre chose.

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