Les derniers évènements en Tunisie comme l’agression directe au vu et au su de tout le monde des journalistes, des universitaires dans la rue, des universitaires au sein de leur ministère, ainsi que l’incitation à la violence émanant du conseil constitutionnel par un élu du peuple “Sadok Chourou’ est inacceptable et honteuse pour les tunisiens.Ces évènements deviennent encore plus dangereux par le silence qui règne autour, silence des complices qui montrent deux visages basculant entre deux rives opposées:
– Un premier visage qui appelle au progressisme, au modernisme et qui se dit défenseur des libertés et des droits de l’Homme et se qualifie de démocrate.
– Le deuxième visage approuve par son silence et son inaction la violence et les agressions répétitives des intellectuels et s’inscrit dans un projet obscurantiste qui coupe les membres et les têtes de ceux qui ont fait la révolution pour le droit à la dignité.
Quelles sont les raisons de se faire sourd, muet et aveugle sur ce qui peut conduire la Tunisie au désastre ??? Les démocrates peuvent ils laisser passer l’incitation à la violence qui se fait plus grave en sortant du sein même du conseil constitutionnel ??? Nous comprenons que le parti Ennahdha ne voudra, peut-être pas condamner son député pour plusieurs raisons comme afficher des divisions majeures au sein de son parti ou adhérer à son idée, mais ce qui demeure incompréhensible c’est la non réaction de ses alliés le CPR et Ettakatol. Ces deux partis adhèrent ils réellement à ce programme complètement à l’opposé des droits de l’homme et contradictoire avec les valeurs énoncées par ces partis. Serait ce pour occuper des postes, pour assurer de futures gouvernances, pour travailler des profits politiques ou est-ce le vrai visage caché de ces deux partis. Les incitations à la violence de la part de ce militant d’Ennadha sont produites à deux reprises, la première est suite au film Persépolis diffusé par la chaine privée Nesma avant les élections du 23 Octobre, cet appel a conduit à des évènements condamnables et ce monsieur est resté impuni et même élu député.
L’appel fait par ce monsieur en tant que député dans le parlement est également passé sous silence ce qui laisse croire que le trio au pouvoir porte le même projet à savoir ligoter les libertés, appuyer la violence et conduire la Tunisie à une guerre de clans. Pire encore ce trio va participer à l’écriture de la constitution tunisienne et va peser lourd dans les votes, aurons nous fait la révolution pour avoir une constitution qui nous fait revenir des siècles en arrière ??? Je me demande réellement si les partis politiques Ettakatol et CPR ont une vision à long terme, les divisions internes de ces deux partis sont nombreuses, pourront-ils encore les gérer ou conduiront-ils à la dissolution de ces partis. Ces deux partis travaillent ils réellement les intérêts politiques d’Ennahdha en lui laissant une porte grande ouverte à siéger seule ? Leurs partisans affichent leurs mécontentements puisqu’ils s’y sont inscrits à une pensée alors que les adhérents d’Ennahdha n’ont rien à perdre puisqu’ils la confondent tout simplement avec la religion.
La Tunisie est un pays modéré, il l’a montré par son histoire et le montre par son présent et par son futur, son peuple a dit non à la dictature, oui à la justice sociale, notre cher pays cherche à creuser des sillons vers la démocratie qui ne peut se réaliser que très loin de la violence. Ceux qui adhèrent y seront à long terme et ceux qui s’opposent ou chevauchent entre les deux rives seront éliminés d’office. La marche pour la liberté et contre la violence et le silence du trio du 28 Janvier 2012 s’inscrit dans le cadre de la grande volonté des tunisiens à poursuivre le combat, combat pour une Tunisie libre, juste et démocratique.