On est qu’au premier acte de la tragédie tunisienne, celle où l’on jauge, on soupèse, on simule, on jette des leurres, on provoque et on on intimide, mais attention aux deux prochains actes, celui où Ennahdha va asseoir son pouvoir macoute et instaurer la charia et le dernier sera celui qui consacrera définitivement la perte de l’indépendance de la Tunisie.C’est pourquoi elle balise le terrain au moyen d’artifices constitutionnels tel cet article 95 dans sa dernière mouture de l’avant-projet de la future Constitution, qui est déjà dans les cartons du Qatar, qui veut légaliser les milices nahdhaouies en les dotant des véritables pouvoirs de police, à moins qu’il ne s’agisse d’un véritable contre-pouvoir à celui de la police nationale qui sera réduite en peau de chagrin. Forte de l’enseignement de l’échec de Ben Ali et de sa milice défaillante dans sa protection du fait de son absence de légitimité constitutionnelle, ce qui a restreint son champ de répression.
Ennahdha, cherche par ce biais constitutionnel à créer les conditions juridiques pour sa propre pérennité en ayant en toute légalité constitutionnelle sa propre force d’intervention, ses propres tontons macoutes, pire encore sa Gestapo, dont elle est pleinement assurée de sa loyauté et sa fidélité. Cet article est taillé sur mesure pour institutionnaliser les groupes paramilitaires d’Ennahdha avec des prérogatives qui sont à l’opposé de celles de la mission classique de la police nationale. Cette police privée mais de droit public aura pour seule mission de protéger les seuls intérêts de l’organisation fasciste et mercenariale d’Ennahdha, dont le rôle est d’asseoir et de renforcer par la violence et la terreur l’autorité totale de la secte islamiste sur le pays.
Dans l’esprit de cet avant-projet constitutionnel qui n’est pas qu’une simple mise à mort des libertés publiques, il jette les bases de la création d’un nouvel Emirat nahdhaouiste inféodé au Califat qatarien. Ce n’est plus l’Etat policier de Ben Ali, c’est un Emirat-bananier avec sa propre police pour assurer la sécurité des dirigeants nahdhaouistes, exerçant en toute liberté constitutionnelle des pouvoirs de sécurité intérieure et de paix publique, de police judiciaire et de renseignements généreux et d’information. Mais tout cela au seul profit d’Ennahdha.
Cet article viole tous les principes républicains du droit inaliénable de chaque citoyen à une protection et une sûreté égale pour tous. Insidieusement Ennadha est entrain de porter le coup de grâce aux fondements mêmes de la République tunisienne et d’éliminer progressivement tout l’héritage républicain de Bourguiba manifestant par la même occasion sa forte hostilité à la Charte Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen qui a fait de la protection policière des biens et des personnes sans exclusive un droit inaliénable et imprescriptible, outre le détournement de la police de sa mission d’intérêt public à l’avantage d’un groupe d’individus aux dépens de la majorité des citoyens.
Ainsi avec l’adoption d’un projet aussi scélérat pour les libertés publiques et individuelles, Ennahdha aura toutes les coudées franches pour transformer le pays en camp de concentration et en maison de rééducation coranique, où seul l’arbitraire et la justice expéditive auront force de loi. Les tunisiens qui voulaient une constitution moderne et humaine ne sont pas au bout de leur surprise, car les petites mains incultes, traîtresses et incompétentes de l’A.N.C. ne font qu’appliquer les directives du Qatar par la voix d’Ennahdha, ils doivent tout mettre en oeuvre pour faire saper les fondements de la souveraineté nationale dont le fameux article 95 est l’atout principal qui fera basculer la Tunisie d’un Etat indépendant à une vassale qatarienne.
Aux ordres d’ Ennahdha la haute représentante du Qatar en Tunisie et dont son propre projet de constitution avait reçu l’aval du Pape philonazi et philosioniste notoirs Qaradhaoui, ils procèdent habilement à créer des garde-fous institutionnels pour balayer tous les obstacles qui entravent la mise sous tutelle progressive de la Tunisie en faveur de son donneur d’ordre qatarien. Au lieu que l’on ait un accord bilatéral à l’instar du Traité de Berdo, on a imaginé un scénario pernicieux, où ce sont les tunisiens eux-mêmes à travers leurs élus d’opérette qui ont remis leur destin politique entre les mains de ce pays frère qui veut tellement de bien à la Tunisie. Il essentiel pour Ennahdha qu’elle ait toutes garanties constitutionnelles pour mener à son terme le processus de vassalisation de la Tunisie, c’est pourquoi elle se doit de disposer de sa propre force de police pour y arriver. Avec cette instance mortifère pour la Tunisie, on a fait en réalité que tracer la voie vers l’arrimage du radeau de la Méduse tunisienne au bateau Amiral de Doha.
Inscrire dans la constitution un dispositif légalisant les forces paramilitaires revient à consacrer un nouveau régime de protectorat pour la Tunisie avec des pouvoirs restreints pour les forces nationales de maintien de l’ordre et de défense de son territoire qui seront institutionnellement placées sous l’autorité hiérarchique des forces créées spécialement par Ennahdha pour veiller à la bonne intégration de la Tunisie dans le futur Califat. Quoi qu’il en soit ces sections armées de droit privé avec une délégation de service public d’essence constitutionnelle ne sont pas sans rappeler les Sections d’Assaut nazies.
Elles auront pour rôle surtout de défendre les intérêts du Qatar contre les corps de police et de l’armée tunisienne dont Ennahdha doute de leur loyauté pour un projet aussi antipatriotique que dangereux pour la souveraineté nationale.. Ces milices qui feront office de force d’occupation seront composée essentiellement de recrues étrangères somaliennes, soudanaises, turques, afghanes et pakistanaises. La future constitution aura par conséquent vocation d’un nouveau traité de Bardo en pire, née de l’expression de la prétendue volonté du peuple pour la qatarisation constitutionnelle de la Tunisie. Les tunisiens ont voté démocratiquement pour faire de leur pays un nouvel Emirat qatarien, voilà le vrai sens de la révolution tunisienne.