Le peuple a réussi là où l’état a échoué

Chokri Riahi un blessé amputé du 14 Janvier 2011 grâce à une action citoyenne purement citoyenne que des hommes des femmes des gosses je dirai sans grand savoir politique ni grandes ressources se sont mobilisés pendant des mois pour le faire monter ce samedi 17 mars 2011 dans un avion direction la France.Nos amis expatriés en France de l’association tunisienne de France se sont portés garant de la prise en charge sur place sur tous les plans.

Merci nos frères en France de bien vouloir porter le drapeau haut et fier oui fiers des enfants de la patrie où qu’ils soient !

Wael karrafi est un autre blessé de la révolution encore amputé grâce encore à ce corpuscule de citoyens sur ses onze millions a pris son envol direction l’Autriche où un Grand homme d’affaire l’a pris en charge pour toujours le remettre sur pied sur tous les plans.

Oui nous continuerons à porter le flambeau

Hier encore nous sommes allés au palais cette fois non en invités mais en accompagnateurs de blessés graves de la révolution. Seul est là Mohamed Jendoubi un grave blessé de la révolution une balle encore logée dans sa moelle épinière.Les quinze autres sont absents pour des raisons que je n’ose décliner.Le manque est immonde, la nécessité infâme.

Un bel enfant beau comme un soleil un visage doux des yeux rieurs sur son fauteuil à moteur mais tellement tristes. Il semble porter seul le monde entier sur ses épaules.

Je m’approche le rencontre pour la première fois. Je me présente et lui dis que je le suis depuis le premier jour où nous avons appris son cas en Août dernier. Je lui parle de son courage de sa force de nous avoir entraînés dans ce combat loyal pour ce droit à la santé à la reconnaissance et à la vie.

Nous voyons un conseiller dépêché d’urgence pour nous dissuader de sit-inner. Nous voulons voir notre président et nous ne bougerons pas d’ici avant de l’avoir vu.Nous restons plus de quatre heures à attendre avec des tentatives de joindre de partout des hommes puissants de l’état des conseillers du président et des conseillères des intermédiaires pour parleurs avec les gens de la troïka.

Tous nous envoient plus ou moins balladés.

Que valions-nous si ce n’est une poignée de jeunets assez enflammés escortée par un petit médecin délurée que j’étais ?

Que pouvions-peser si ce n’est une tonne de désillusions et un fameux rêve de justice et d’humanité ?

Je tente un appel. J’ai un conseiller de Samir Dilou le ministre.

Monsieur Sadkaoui est un homme de foi et de parole.

Il m’intime de l’attendre au palais car de la bureaucratie, il se sentait biaisé annihilé perdu sans grand pouvoir mais avec beaucoup de volonté pour nos blessés. Moins d’une heure, il nous rejoint, demande une audience et s’en va encore pourparler avec les gens de la présidence pendant plus de quatre heures.

Un conseiller Mohamed, il s’appelait assez beau garçon assez beau parleur vient nous baratiner en proposant d’auditionner le seul blessé Mohamed présent que Marzouki avait visité chez lui au kram ouest aux premiers jours de son élection à la présidence.

Je me propose de l’accompagner en tant que médecin de Mohamed. Il décline ma requête en me promettant d’envoyer me chercher. Chose qu’il ne fera jamais.

Nous poireautons plus de trois heures avant que Sadkaoui, Mohamed et toute une smala revienne. La nuit a commencé à tomber. Je ne sais pas ce qui s’est vraiment passé juste que mohamed semblait être épuisé. J’intime à sa sœur de le ramener à la clinique monte dans la voiture de service de Sadkaoui et partons comme il avait promis à une visite aux parents de Mohamed Jendoubi pour les convaincre de lever la grève de la faim. Son père est malade venant de subir un récent accident vasculaire.

Nous arpentons les rues du fameux kram ouest qui avait avancé un certain janvier 2011 ses enfants comme aucun des quartiers huppés de la tunisie n’avait encore fait. Ils eurent droit aux plus généreux et crapuleux tirs de notre police tueuse et des snippers que sebsi s’amuse encore à nier.

Une belle jeunesse sacrifiée dans des bains de sang horribles:le sang des vaillants écrasés comme de vulgaires moustiques.

Moustiques sont encore ces gosses lorsqu’ils sont encore là à attendre leur transfert à l’étranger pour des soins qui tardent à venir comme une éternité.

Sadkaoui explique aux parents de mohamed pourquoi le rabattement de l’état sur la proposition du Qatar pour les prendre tous devant la proposition des allemands de nous dépêcher ses experts en premier.

Il assure aussi que la présidence s’est promise de payer les frais de clinique de Mohamed Jendoubi et de Rached El Arbi jusqu’à leurs départs. Il ne sort de chez eux qu’après la levée de la grève de la faim de ces derniers. Je l’emmène voir un autre blessé Walid kasraoui un autre jeune homme que j’ai découvert en septembre dernier.

Un garçon aux yeux tristes aussi parce que son geste un certain 14 janvier enfiévré d’amour pour sa patrie s’est résumé à une jambe déflagrée, noire, suintante, sept greffes plus ou moins échouées, beaucoup de souffrance et de terribles désillusions.

Mais bon sang de quoi souffrent ces enfants ?

Où ont-ils fait faux ?

Ne se sont –ils pas suffisamment sacrifiés pour ce drapeau ?

Est-ce si difficile de leur prendre la main et de les mettre dans un avion leur offrir la chance de rêver d’aller mieux ?

Je crois surtout qu’il ya une insuffisante volonté pour accompagner le sacrifice héroïque de nos blessés graves?

Alors je suis en droit de répéter ricaneuse:Le peuple a réussi là où l’état a échoué !

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