Est-ce que les tunisiens savent-ils que la « Kahina » grande figure de la résistance contre l’invasion arabe est une berbère judaïsée ? Savent-ils que nombreux sont les tunisiens descendants de berbères judaïsés convertis de force à l’islam l’époque des Almohades ? »
Savent-ils qu’en les offensant ils offensent leurs propres aïeux ? Savent-ils que la Tunisie a été le premier pays arabo-musulman à avoir aboli la loi scélérate de la « dhimma » en 1856 faisant des juifs des citoyens à part entière ? Le judaïsme comme le christianisme est une des composantes de cette identité plurielle et la preuve vivante du multiconfessionnalisme dans lequel a toujours baigné la Tunisie. On ne revendique pas l’arabité en occultant sa judaïté. L’islam puise ses sources dans le judaïsme. En cherchant à tuer cette part en nous c est comme si on cherchait à tarir la source à laquelle nos aïeux s’étaient abreuvés en partie. Je sais que cela va me valoir l’inimité de quelques uns comme hier où des personnes ont préféré par couardise se retirer de ma liste parce que je revendiquais cette part de judaïté qui est en moi et chez beaucoup d’entre nous et c’est tant mieux ainsi. Il m’est insupportable de savoir que dans mon cercle Facebook rôdent des individus qui ont honte de se regarder dans leur miroir et qui font du déni leur seule arme de défense contre la justice implacable de la vérité avérée. Mon humanité est universelle et d’essence méditerranéenne, elle est le produit de ce croisement multiple et fécond entre la judaïté, la berbérité, l’africanité, l’hispanité, l’arabité. Sans oublier ma francité et que j’aurais aimé naître indien ou maori. Mais j’assume ce que mes parents m’avaient légué comme héritage culturel et biologique sans ce que ceci m’empêche pour autant de l’enrichir et le développer dans un esprit d’ouverture sur le monde et d’humilité. Mais le hasard de la génétique et de l’anthropologie en a décidé autrement. Pourquoi devrions-nous être stigmatisés et subir l’outrecuidance d’autrui sous prétexte que nous sommes différents de lui et donc la victime expiatoire, l’agneau sacrificiel, pour assouvir la voracité de cette bête immonde qui prolifère en lui afin qu’il puisse purifier son âme tourmentée par la haine de cet étrange étranger. L’appartenance à la religion n’est pas prédéterminée à ce que je sache. Dieu, à supposer que j’y croie, ne nous a pas choisis de naître dans telle ou telle religion. Ce n’est pas inscrit dans nos gènes. Il n’y a pas de marqueur génétique de caractère religieux jusqu’à preuve du contraire qui détermine notre rattachement à tel ou tel système de croyance. Ce n’est pas une tare ou un handicap de ne pas avoir tel ou tel attribut de caractère religieux, la vraie tare est d’accuser l’autre de ne pas être pourvu du même attribut qui soi surtout qu’il est une grande tare en soi qui la rend génétiquement incurable.