J’accuse le silence lorsqu’il se dérobe aux cris gazés des insoumis de mon pays et d’autres hideuses insanités.J’accuse la nuit lorsqu’elle se débine lâchement à la clarté
J’accuse les paradoxes lorsqu’ils consument tristement nos volontés nous rendant affreusement vieux et laids.
J’accuse les langues mielleuses lorsqu’elles rendent de bois les prémices de la liberté scotchant nos rêves à des gibets.
J’accuse la gouvernance d’hérésie lorsqu’elle stérilise nos ardeurs nous chasse de notre guerre et se plait à faire de nous la risée.
J’accuse la terre d’immondice lorsqu’elle continue à porter la bête et la brute pour défigurer les hommes et les torturer.
J’accuse les tombes lorsqu’elles n’osent pas réinventer les hurlements de nos morts tombés vainement à mi- chemin de la liberté.
J’accuse nos cimetières de connivence lorsqu’ils continuent à porter l’horreur et la douleur sans rechigner.
J’accuse ces mains criminelles lorsqu’elles se tendent à nos cous asphyxie nos voix et délégitimise le combat des hommes et des femmes pour la liberté.
J’accuse tous ces êtres sataniques lorsqu’ils se damnent de nonchalance autorisent le viol des droits de l’homme et l’impunité.
J’accuse nos gouverneurs de vendus lorsqu’ils nous troquent à bas prix se vissent à d’anciennes pratiques et s’allient aux partis endiablés.
J’accuse à la Victorienne tous ces monstres de faire crever nos illusions de ne plus faire place à l’amour et de nous dépeupler.