J’accuse!: La cause de M. Mourad Regaya est la cause de toute la société civile tunisienne

Cet article a été écrit le 12-06-2012, sixième jour de la grève de la faim de M. Regaya

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Notre collègue Mourad Regaya (59 ans) est entré depuis le 07 juin dans une grève de la faim ou plutôt de la dignité. Il conteste l’opacité du jury d’habilitation du département d’histoire (jury présidé par le doyen: un arabisant, alors qu’un autre collègue historien du corps A a été écarté de la présidence de ce jury). Cela fait 6 ans que notre collègue concourt pour ce diplôme. Jamais il n’a pu accéder aux rapports négatifs concernant son dossier. Depuis 4 ans, depuis que son dossier a commencé à faire l’objet de deux rapports l’un positif et l’autre négatif, on ne cesse de lui désigner le ou les mêmes troisièmes rapporteurs qui mettent tout en œuvre pour l’exclure sans pour autant lui expliquer ce qui ne va pas dans son dossier: nommé Maître-assistant en 1995 à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse, Si Mourad a toujours refusé d’intégrer le système pourri de Zaba, système qui ne cesse de miner de l’intérieur notre Université et de la reléguer aux tous derniers rangs dans le classement mondial. En homme libre, notre collègue a toujours dit « non ». Il a toujours dénoncé les pratiques RCDistes de ses collègues et c’est d’ailleurs ce qui explique les représailles dont il a toujours été victime. Aujourd’hui, il est à son cinquième jour de grève et sa santé s’altère. Ayant conscience de la gravité périlleuse de sa décision, ses collègues membres de IJABA (Union des Enseignants Universitaires Chercheurs Tunisiens) ont tout tenté pour le dissuader de faire cette grève. Mais sa réponse a toujours été catégorique: « Je ne fais pas cette grève pour avoir l’habilitation mais pour exprimer mon indignation et demander poliment qu’on désigne un rapporteur impartial. Mon premier souci c’est l’avenir de nos enfants et des générations futures car ce que je vis, cette atteinte à la dignité d’un universitaire qui a servi l’enseignement pendant 37 ans, doit absolument cesser. » Tous les Tunisiens, qu’ils soient dans le domaine de l’enseignement ou dans un autre domaine ; tous les Tunisiens, surtout nos chômeurs, diplômés ou non, savent parfaitement que cette punition est réservée à tous ceux ou toutes celles qui refusent d’intégrer la machine de la corruption.

Un jour de décembre 2000, un collègue RCDiste, ex-chef de notre département m’a dit littéralement: « Ou bien tu intègres la machine ou elle va te broyer ». Je m’indignais alors du harcèlement… qu’exerçait sur moi le chef de département d’alors et qui est aujourd’hui promu – et peut-être déjà désigné – au poste du conseiller du Premier Ministre chargé de l’Enseignement Supérieur. Effectivement, « la machine » m’avait alors « broyée »: j’ai dû croupir au moins 3 ans au fond d’un puits dont je ne pouvais voir ni le fond ni la surface.

Depuis que j’ai été nommée Maître-assistant à la FLSHS en 1996, ma santé n’a cessé de décliner. Dieu merci ! J’ai toujours eu des ressources en moi pour me relever et pour m’indigner encore et encore. M’indigner contre toutes sortes d’injustices, m’indigner contre l’état servile de beaucoup de collègues, m’indigner contre les réformes des réformes des

réformes qui, d’une année à l’autre, faisaient dégringoler le niveau de nos étudiants et par là, de nos jeunes collègues. Pourquoi n’ai-je jamais présenté mon dossier d’habilitation ? Parce que je ne me vois jamais passer devant des jurys pour qui la valeur scientifique du dossier d’un candidat est la dernière des priorités ; parce que j’ai souvent assisté à des soutenances-mascarades (Master, thèse, habilitation…) où le public peut facilement déceler l’odeur des règlements de compte entre certains membres des différents jurys, où le collègue (doctorant ou déjà titulaire) est souvent insulté ouvertement en présence de ses propres étudiants. Quand je posais cette question aux collègues: « pourquoi cela se passe-t-il ainsi ? », leur réponse, empreinte toujours d’une sorte de fatalité, n’avait jamais varié: « C’est ainsi, c’est la règle du jeu ! » Alors, je me suis dit que jamais je ne jouerai à ce mauvais jeu même si j’ai ou j’aurai un dossier conséquent et quitte à finir ma vie Maître-assistant.

Aujourd’hui, tous les collègues membres ou adhérents de IJABA, ainsi que beaucoup d’autres collègues et fonctionnaires de l’administration de notre Faculté s’inquiètent pour la santé de Si Mourad qui réclame la dignité qui lui est due et refuse de finir ainsi sa carrière d’enseignant. Précisons que tous les collègues qui ont demandé la prolongation d’une année (ou plus ?) après la retraite l’ont obtenue (cette année sera même, pour certains d’entre eux, une année sabbatique pendant laquelle ils prépareront leurs dossiers d’habilitation). Si Mourad, ainsi qu’un autre collègue membre de IJABA, ayant, comme lui, atteint l’âge de 59 ans, sont déjà harcelés pour préparer leurs dossiers de retraite. Harcelés par une administration dirigée par un Conseil Scientifique qui ne représente que 24% des collègues et qui, depuis la mascarade des élections de juin dernier, élections boycottées par la majorité des collègues, n’a cessé d’enfoncer encore plus la Faculté dans la corruption et la médiocrité.

En connivence avec le bureau national de la FGESRS, dirigé par un collègue de notre Faculté (cette année, il a eu sa mutation au 9 Avril) et précisément du même département que Si Mourad, le Doyen, meneur de ce Conseil Scientifique de la minorité et, rappelons encore, président de la commission d’habilitation de ce département d’histoire, accuse ouvertement M. Regaya de vouloir influencer la décision scientifique du jury parce que son dossier « n’est pas du tout à la hauteur ». Cette même mafia accuse également IJABA et ses bureaux (local et national),de « prendre le collègue en otage pour imposer sa loi à la Faculté et dans toute l’Université tunisienne ».

Aujourd’hui (12-06-2012),j’ai eu deux discussions houleuses avec deux collègues (Hélas ! des femmes que j’ai toujours respectées !) au sujet de cette grève de la dignité:

Mme Felha Ayadi (c’est elle qui m’a abordée) nous accuse de « soutenir » M. Regaya. Ses insinuations malsaines (« C’est vous qui l’avez poussé à faire cette grève », « Vous vous incrustez dans les décisions des commissions scientifiques ») m’ont révoltée et j’ai dû couper ce dialogue de sourds. Petite précision mais de taille: cette collègue est la fondatrice du syndicat des collègues détachés du secondaire, syndicat affilié à l’UGTT. As-t-elle le droit de me sonder ainsi, elle qui, n’étant même pas doctorante, n’est certainement pas à sa place dans notre Faculté ? Loin de moi l’idée de vouloir m’attaquer à ces collègues qui, formant parfois la moitié des enseignants des départements de français et d’anglais (là où le blocage au niveau de l’habilitation et du recrutement est le plus grand),rendent des services loyaux à

l’institution et ont toutes les peines du monde à avancer dans leurs recherches. Cependant, nous ne devons pas perdre de vue que la première prérogative de l’Université est de former des chercheurs et de faire avancer la recherche scientifique qui représente le premier indice de la prospérité d’un Etat.

La deuxième collègue est Mme Souad Moussa (Ex-membre de la FGESRS). J’ai eu tord d’aborder cette femme dont la cruauté m’a beaucoup choquée. Voici sa réponse (et les collègues qui étaient avec moi peuvent en témoigner): « Nous ne pouvons rien pour lui, laissez-le périr… » Puis ironiquement: « Puisque vous êtes maintenant un syndicat, c’est à vous d’apporter une réponse à cette situation ! » Et à la fin: « Vous faites là une grève politique qui n’a aucune issue ! » Jugez vous-mêmes de la cruauté de ces propos: la colère et la honte me soulevaient: colère d’avoir commis l’erreur de s’adresser à cette femme et honte qu’elle soit, comme moi, une femme et surtout honte que mon fils (14 ans),qui m’accompagnait, ait pu entendre ces propos, ceux d’une universitaire à l’égard de son collègue, un autre universitaire… Est-ce vraiment une situation sans issue ? Pourtant, M. Regaya ne demande pas l’impossible: juste un troisième rapporteur étranger à ce circuit ! Il se dit pourtant près d’accepter la situation au cas où ce nouveau rapporteur fait un rapport négatif ! De quel droit le prive-t-on de ce droit alors que sa collègue, qui soutient dans une semaine, a eu le privilège de faire examiner son dossier par des rapporteurs différents de ceux qui l’ont refusé l’année dernière ?

Honte à tout enseignant, de notre Faculté ou d’ailleurs, qui ne s’indigne pas de cette situation !

Honte à tout prétendu syndicaliste qui joue le jeu d’une administration pourrie et usurpatrice d’un simulacre de pouvoir !

Honte au précédent Ministre de l’Enseignement Supérieur qui a toujours étouffé la voix des Universitaires libres ! Honte à l’actuel Ministre qui s’occupe de tout sauf de son propre Ministère !

Honte aux journalistes des médias publics (seul un journalise de Radio Monastir a donné la possibilité de parler à notre collègue) qui, en se faisant depuis toujours intimider par les hommes et les femmes influents de l’ancien-nouveau pouvoir, participent à l’étouffement de cette affaire et compromettent la santé de notre collègue et l’avenir de leurs enfants et de notre chère Tunisie !

Honte aux soi-disant représentants des droits de l’homme qui ont rendu visite à notre collègue et qui, après l’avoir entendu pendant 2 heures, l’ont fatigué sans pour autant comprendre sa cause ou chercher à lui rendre justice ! Ceci nous donne déjà une idée de ce que certains d’entre eux valent, pas seulement à l’échelle de notre pays mais aussi à une échelle internationale (Ne seraient-ils pas d’ailleurs complices du génocide de nos frères syriens et du massacre d’autres peuples frères ou amis?)

Honte à tout Tunisien, politicien ou simple citoyen, qui, en ne s’indignant pas d’une telle situation, participe à la destruction de l’Ecole Publique et compromet ainsi l’avenir de ses propres enfants !

Honte à tous ceux et celles qui continuent à courber le dos et à lécher les bottes de ceux qu’ils croient fermement être les sauveurs du navire de notre enseignement et de notre pays qui part à la dérive ! Qui s’enfonce de jour en jour, hélas ! par ses propres passagers, dans les abysses d’un océan opaque !

Rendons un hommage vibrant à nos martyrs de tous les temps, de tous les siècles ! Souvenons-nous que le sang de ceux qui étaient récemment sauvagement et lâchement assassinés n’a pas encore séché ! Souvenons-nous que justice doit absolument être rendue ! Vive la Tunisie libre et démocratique !!!

Mme Najiba Regaïeg

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse

Département de français

Membre du syndicat IJABA

N. B. Notre collègue M. Regaya vient d’être hospitalisé à l’hôpital Farhat Hached, Sousse. Dieu le garde de tout malheur ! IJABA tient le Ministre, le Recteur, le Doyen, les membres de la FGESRS et ceux de la Commission d’habilitation pour responsables de toute complication pouvant nuire à sa santé !

Cet article a été écrit le 12-06-2012, sixième jour de la grève de la faim de M. Regaya

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Notre collègue Mourad Regaya (59 ans) est entré depuis le 07 juin dans une grève de la faim ou plutôt de la dignité. Il conteste l’opacité du jury d’habilitation du département d’histoire (jury présidé par le doyen: un arabisant, alors qu’un autre collègue historien du corps A a été écarté de la présidence de ce jury). Cela fait 6 ans que notre collègue concourt pour ce diplôme. Jamais il n’a pu accéder aux rapports négatifs concernant son dossier. Depuis 4 ans, depuis que son dossier a commencé à faire l’objet de deux rapports l’un positif et l’autre négatif, on ne cesse de lui désigner le ou les mêmes troisièmes rapporteurs qui mettent tout en œuvre pour l’exclure sans pour autant lui expliquer ce qui ne va pas dans son dossier: nommé Maître-assistant en 1995 à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse, Si Mourad a toujours refusé d’intégrer le système pourri de Zaba, système qui ne cesse de miner de l’intérieur notre Université et de la reléguer aux tous derniers rangs dans le classement mondial. En homme libre, notre collègue a toujours dit « non ». Il a toujours dénoncé les pratiques RCDistes de ses collègues et c’est d’ailleurs ce qui explique les représailles dont il a toujours été victime. Aujourd’hui, il est à son cinquième jour de grève et sa santé s’altère. Ayant conscience de la gravité périlleuse de sa décision, ses collègues membres de IJABA (Union des Enseignants Universitaires Chercheurs Tunisiens) ont tout tenté pour le dissuader de faire cette grève. Mais sa réponse a toujours été catégorique: « Je ne fais pas cette grève pour avoir l’habilitation mais pour exprimer mon indignation et demander poliment qu’on désigne un rapporteur impartial. Mon premier souci c’est l’avenir de nos enfants et des générations futures car ce que je vis, cette atteinte à la dignité d’un universitaire qui a servi l’enseignement pendant 37 ans, doit absolument cesser. » Tous les Tunisiens, qu’ils soient dans le domaine de l’enseignement ou dans un autre domaine ; tous les Tunisiens, surtout nos chômeurs, diplômés ou non, savent parfaitement que cette punition est réservée à tous ceux ou toutes celles qui refusent d’intégrer la machine de la corruption.

Un jour de décembre 2000, un collègue RCDiste, ex-chef de notre département m’a dit littéralement: « Ou bien tu intègres la machine ou elle va te broyer ». Je m’indignais alors du harcèlement… qu’exerçait sur moi le chef de département d’alors et qui est aujourd’hui promu – et peut-être déjà désigné – au poste du conseiller du Premier Ministre chargé de l’Enseignement Supérieur. Effectivement, « la machine » m’avait alors « broyée »: j’ai dû croupir au moins 3 ans au fond d’un puits dont je ne pouvais voir ni le fond ni la surface.

Depuis que j’ai été nommée Maître-assistant à la FLSHS en 1996, ma santé n’a cessé de décliner. Dieu merci ! J’ai toujours eu des ressources en moi pour me relever et pour m’indigner encore et encore. M’indigner contre toutes sortes d’injustices, m’indigner contre l’état servile de beaucoup de collègues, m’indigner contre les réformes des réformes des

réformes qui, d’une année à l’autre, faisaient dégringoler le niveau de nos étudiants et par là, de nos jeunes collègues. Pourquoi n’ai-je jamais présenté mon dossier d’habilitation ? Parce que je ne me vois jamais passer devant des jurys pour qui la valeur scientifique du dossier d’un candidat est la dernière des priorités ; parce que j’ai souvent assisté à des soutenances-mascarades (Master, thèse, habilitation…) où le public peut facilement déceler l’odeur des règlements de compte entre certains membres des différents jurys, où le collègue (doctorant ou déjà titulaire) est souvent insulté ouvertement en présence de ses propres étudiants. Quand je posais cette question aux collègues: « pourquoi cela se passe-t-il ainsi ? », leur réponse, empreinte toujours d’une sorte de fatalité, n’avait jamais varié: « C’est ainsi, c’est la règle du jeu ! » Alors, je me suis dit que jamais je ne jouerai à ce mauvais jeu même si j’ai ou j’aurai un dossier conséquent et quitte à finir ma vie Maître-assistant.

Aujourd’hui, tous les collègues membres ou adhérents de IJABA, ainsi que beaucoup d’autres collègues et fonctionnaires de l’administration de notre Faculté s’inquiètent pour la santé de Si Mourad qui réclame la dignité qui lui est due et refuse de finir ainsi sa carrière d’enseignant. Précisons que tous les collègues qui ont demandé la prolongation d’une année (ou plus ?) après la retraite l’ont obtenue (cette année sera même, pour certains d’entre eux, une année sabbatique pendant laquelle ils prépareront leurs dossiers d’habilitation). Si Mourad, ainsi qu’un autre collègue membre de IJABA, ayant, comme lui, atteint l’âge de 59 ans, sont déjà harcelés pour préparer leurs dossiers de retraite. Harcelés par une administration dirigée par un Conseil Scientifique qui ne représente que 24% des collègues et qui, depuis la mascarade des élections de juin dernier, élections boycottées par la majorité des collègues, n’a cessé d’enfoncer encore plus la Faculté dans la corruption et la médiocrité.

En connivence avec le bureau national de la FGESRS, dirigé par un collègue de notre Faculté (cette année, il a eu sa mutation au 9 Avril) et précisément du même département que Si Mourad, le Doyen, meneur de ce Conseil Scientifique de la minorité et, rappelons encore, président de la commission d’habilitation de ce département d’histoire, accuse ouvertement M. Regaya de vouloir influencer la décision scientifique du jury parce que son dossier « n’est pas du tout à la hauteur ». Cette même mafia accuse également IJABA et ses bureaux (local et national),de « prendre le collègue en otage pour imposer sa loi à la Faculté et dans toute l’Université tunisienne ».

Aujourd’hui (12-06-2012),j’ai eu deux discussions houleuses avec deux collègues (Hélas ! des femmes que j’ai toujours respectées !) au sujet de cette grève de la dignité:

Mme Felha Ayadi (c’est elle qui m’a abordée) nous accuse de « soutenir » M. Regaya. Ses insinuations malsaines (« C’est vous qui l’avez poussé à faire cette grève », « Vous vous incrustez dans les décisions des commissions scientifiques ») m’ont révoltée et j’ai dû couper ce dialogue de sourds. Petite précision mais de taille: cette collègue est la fondatrice du syndicat des collègues détachés du secondaire, syndicat affilié à l’UGTT. As-t-elle le droit de me sonder ainsi, elle qui, n’étant même pas doctorante, n’est certainement pas à sa place dans notre Faculté ? Loin de moi l’idée de vouloir m’attaquer à ces collègues qui, formant parfois la moitié des enseignants des départements de français et d’anglais (là où le blocage au niveau de l’habilitation et du recrutement est le plus grand),rendent des services loyaux à

l’institution et ont toutes les peines du monde à avancer dans leurs recherches. Cependant, nous ne devons pas perdre de vue que la première prérogative de l’Université est de former des chercheurs et de faire avancer la recherche scientifique qui représente le premier indice de la prospérité d’un Etat.

La deuxième collègue est Mme Souad Moussa (Ex-membre de la FGESRS). J’ai eu tord d’aborder cette femme dont la cruauté m’a beaucoup choquée. Voici sa réponse (et les collègues qui étaient avec moi peuvent en témoigner): « Nous ne pouvons rien pour lui, laissez-le périr… » Puis ironiquement: « Puisque vous êtes maintenant un syndicat, c’est à vous d’apporter une réponse à cette situation ! » Et à la fin: « Vous faites là une grève politique qui n’a aucune issue ! » Jugez vous-mêmes de la cruauté de ces propos: la colère et la honte me soulevaient: colère d’avoir commis l’erreur de s’adresser à cette femme et honte qu’elle soit, comme moi, une femme et surtout honte que mon fils (14 ans),qui m’accompagnait, ait pu entendre ces propos, ceux d’une universitaire à l’égard de son collègue, un autre universitaire… Est-ce vraiment une situation sans issue ? Pourtant, M. Regaya ne demande pas l’impossible: juste un troisième rapporteur étranger à ce circuit ! Il se dit pourtant près d’accepter la situation au cas où ce nouveau rapporteur fait un rapport négatif ! De quel droit le prive-t-on de ce droit alors que sa collègue, qui soutient dans une semaine, a eu le privilège de faire examiner son dossier par des rapporteurs différents de ceux qui l’ont refusé l’année dernière ?

Honte à tout enseignant, de notre Faculté ou d’ailleurs, qui ne s’indigne pas de cette situation !

Honte à tout prétendu syndicaliste qui joue le jeu d’une administration pourrie et usurpatrice d’un simulacre de pouvoir !

Honte au précédent Ministre de l’Enseignement Supérieur qui a toujours étouffé la voix des Universitaires libres ! Honte à l’actuel Ministre qui s’occupe de tout sauf de son propre Ministère !

Honte aux journalistes des médias publics (seul un journalise de Radio Monastir a donné la possibilité de parler à notre collègue) qui, en se faisant depuis toujours intimider par les hommes et les femmes influents de l’ancien-nouveau pouvoir, participent à l’étouffement de cette affaire et compromettent la santé de notre collègue et l’avenir de leurs enfants et de notre chère Tunisie !

Honte aux soi-disant représentants des droits de l’homme qui ont rendu visite à notre collègue et qui, après l’avoir entendu pendant 2 heures, l’ont fatigué sans pour autant comprendre sa cause ou chercher à lui rendre justice ! Ceci nous donne déjà une idée de ce que certains d’entre eux valent, pas seulement à l’échelle de notre pays mais aussi à une échelle internationale (Ne seraient-ils pas d’ailleurs complices du génocide de nos frères syriens et du massacre d’autres peuples frères ou amis?)

Honte à tout Tunisien, politicien ou simple citoyen, qui, en ne s’indignant pas d’une telle situation, participe à la destruction de l’Ecole Publique et compromet ainsi l’avenir de ses propres enfants !

Honte à tous ceux et celles qui continuent à courber le dos et à lécher les bottes de ceux qu’ils croient fermement être les sauveurs du navire de notre enseignement et de notre pays qui part à la dérive ! Qui s’enfonce de jour en jour, hélas ! par ses propres passagers, dans les abysses d’un océan opaque !

Rendons un hommage vibrant à nos martyrs de tous les temps, de tous les siècles ! Souvenons-nous que le sang de ceux qui étaient récemment sauvagement et lâchement assassinés n’a pas encore séché ! Souvenons-nous que justice doit absolument être rendue ! Vive la Tunisie libre et démocratique !!!

Mme Najiba Regaïeg

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse

Département de français

Membre du syndicat IJABA

N. B. Notre collègue M. Regaya vient d’être hospitalisé à l’hôpital Farhat Hached, Sousse. Dieu le garde de tout malheur ! IJABA tient le Ministre, le Recteur, le Doyen, les membres de la FGESRS et ceux de la Commission d’habilitation pour responsables de toute complication pouvant nuire à sa santé !

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