Partout dans le monde, on a traqué des cyberviolences ciblant principalement les femmes, qu’il soit cyberharcèlement ou cyber sexisme, c’est ainsi l’expression de rapports inégaux de sexe et d’infériorisation des femmes où qu’elles soient.J’entends quoi par cybersexisme et cyberharcèlement ?
D’après le centre Francilien Hubertine Auclert pour l’égalité Homme-Femme:
« Le cybersexisme: ce sont des actes / commentaires / messages à caractère sexuel ou qui critiquent la manière de s’habiller, l’apparence physique, le comportement amoureux ou sexuel. Ce sont des violences sexistes ou sexuelles qui visent principalement les filles (mais aussi des garçons).
Quant au cyberharcèlement: Acte agressif, intentionnel, perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électronique (courriels, SMS, réseaux sociaux, jeux en ligne, etc.),de façon répétée à l’encontre d’une victime. Ces actes de violences psychologiques peuvent prendre des formes variées: insultes, dénigrement, propagation de rumeurs, menaces en ligne, etc. »
Amnesty International: 58% des femmes avant subi des violences à caractère raciste sexiste homophobe ou transphobe:
C’est le chiffre indiqué par le biais de l’enquête menée par Amnesty International en novembre 2017 sur l’impact inquiétant de la cyberviolence sur des femmes âgées entre 18 et 55 ans au Danemark, en Italie en Nouvelle-Zélande, en Pologne, en Espagne, en Suède, au Royaume-Uni aux Etats-Unis.
Selon la même étude: 26% de ces femmes ont affirmé que leurs informations étaient partagées en ligne.
Des violences virtuelles, mais des conséquences réelles:
Les cyberviolences subies par ces femmes ne sont pas seulement virtuelles mais aussi réelles, entraînant des dommages moraux et psychologiques:
32% des femmes enquêtées s’abstiennent de s’exprimer librement sur certains sujets sur les réseaux sociaux quitte à être violentées.
41% de ces femmes ont déclaré qu’en une occasion au mois elles se sont menacées au niveau de leur sécurité physique
Plus que la moitié étaient gagnées par le stress, l’angoisse, les crises de panique et enregistrent des difficultés de concentration, suite à l’atrocité de ces violences.
Mais pas que…
Si je parle de mon entourage proche, je peux dire que la plupart des femmes que j’ai interrogées éprouvent un sentiment d’impuissance et d’humiliation: « Je reste de marbre face à la rapidité avec laquelle mes photos (photos intimes prises à mon insu) se propagent sur les réseaux sociaux »
-Le sentiment de honte suite aux commentaires injurieux et diffamatoires consécutifs à la publication.
-La culpabilité: « Je reçois des texto à caractère sexuel suite à la publication de mes photos à la plage. »
-Le manque de confiance en soi.
Tunisie: la réponse de la loi tunisienne à la cyberviolence:
Le cyberharcèlement a fait l’objet de l’article17 de la loi relative aux violences contre les femmes adoptée par l’ARP en juillet 2017 et dispose qu’une amende de cinq cent à mille dinars sera infligée à toute personne qui harcèle une femme sur les réseaux sociaux.
Un fait frappant: La discrimination à l’encontre des femmes a migré vers les réseaux sociaux en Tunisie et il est important de souligner que le nombre des victimes de la cyberviolence se heurte pour l’heure à un chiffre noir.
Il convient donc de procéder aux enquêtes nécessaires pour une meilleure connaissance et représentation de la cyberviolence en Tunisie.
Sources: https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/11/amnesty-reveals-alarming-impact-of-online-abuse-against-women/
Ghofrane Gmati