Avant de commencer la lecture de cet article, j’ai envie de vous demander de faire un petit exercice, simple, ça ne prendra de votre temps qu’une minute. Il est impératif à la compréhension de cet article de faire, étape par étape, ce petit exercice.Regardez devant vous et essayez de dire ce que vous avez autour de vous.
Maintenant, toujours en regardant devant vous, ne tournez pas votre tête ni vos yeux dans leur orbites, essayez de nommer ce que ce trouve à la limite de votre champ de vision, coté droit, coté gauche.
Pour finir, tendez vos bras des deux cotés, paumes vers le devant et bougez vos doigts, essayez de prendre conscience du mouvement à la limite de votre champ de vision.
A ce stade, je devine que certains ont abandonné la lecture, n’y voyant aucun intérêt, d’autres auront continué la lecture sans faire ce qui a été demandé plus haut, à ceux la, je demande quand même encore une fois de le faire, pour le reste du groupe, je peux déjà garantir la compréhension complète de ce qui suit.
Ce que vous avez fait dans le point 1, c’est votre champ de connaissance, il se limitera généralement à ce que vous avez sous le nez, ce que vous vivez quotidiennement, ce que vous partagez avec vos connaissances, vos collègues de travail, vos amis.
Ce que vous venez de créer dans un second temps, c’est d’élargir vos connaissances, en allant au bout même de vos pensées, via peut être la lecture, rencontre de gens nouveaux, changement de cadre ou même de milieu ou vous aviez l’habitude d’évoluer.
Pour finir, à la limite de votre champ de vision, des choses bougent, on en prend conscience plus ou moins rapidement, parfois ça prend du temps mais on ne peut les ignorer, du moins pas aussi facilement que d’ignorer ce qui se trouve à la limite de notre champ de vision mais figé.
Maintenant, la lecture peut commencer. Ce qu’on voit aux premiers abords ne représente pas la globalité du monde dans lequel on évolue. Ce qu’on sait ou on croit savoir ne représente pas la totalité des vérités de ce monde. Il y a tant de vérités qu’on ignore, non parce qu’elles sont inaccessibles, mais tout simplement parce qu’elles ne sont pas sous notre nez, regardez aux limites de notre champ de vision et c’est la volonté de fournir cet effort de « voir » qui nous fait défaut. Et les choses qui bougent autour de nous essayent de nous faire prendre conscience de leur présence et il ne faut pas attendre que ces doigts se joignent en coup de poing sur le pif pour comprendre finalement qu’ils ont toujours été la.
Ouvrons notre esprit, ce n’est que comme ça qu’ont peut mieux comprendre le milieu ou nous évoluons. Aujourd’hui notre faiblesse c’est qu’on prend déjà position avant d’entamer une conversation, avant d’écouter une déclaration ou de lire un article. Cette défaillance incombe aussi bien le doctorant que l’ouvrier, même que je pense elle est moindre chez l’ouvrier qui garde toujours en tête qu’il ne sait pas grand chose de ce monde et présente toujours une certaine curiosité.
Ecoutons, lisons et regardons en essayant de prendre position neutre vis à vis de l’idée, de la personne qui nous présente l’idée ou du contexte, à la fin de la lecture, de l’écoute ou du visionnage, essayons d’être objectifs dans notre analyse. Toute conclusion « correctement formulé » doit passer par une thèse et une antithèse, sans quoi ça ne sera qu’une perte de temps et d’énergie. Entamer une conversation dans le seul but de convaincre l’autre (qui dans de nombreux cas aura les mêmes intentions) est comme si deux personnes des deux rives d’un fleuve se crient continuellement: » tu es de l’autre côté, non c’est toi qui de l’autre côté ». Combien de fois vous avez finis une conversation avec un mal de tête horrible, se disant putain ce que cette personne est butée, ce qu’elle est bête… croyez moi c’est pareil de l’autre côté et ça ne fait d’aucun moins bête que l’autre.
Pour revenir un peu dans l’actualité, ce qui représente une tare aujourd’hui est cette incapacité d’écouter. L’écoute ne passe pas par l’oreille mais par l’esprit, il faut que nous soyons capables de remettre en cause toutes nos vérités, quelque soit le sujet, quelque soit la personne qui nous la présente (pour les plus sceptiques, la relativité d’Einstein est remise en cause actuellement ou encore Dieu vous dit que toutes les questions sont permises sauf chercher à en deviner la forme).
Mon message est aussi bien destiné à ceux qui se disent « ouverts » qu’aux conservateurs. Beaucoup de gens se disant « ouverts » sont porteurs de messages « les extrémistes devraient être pendus », une caricature trop vraie. Beaucoup de ces illuminés arrivent même à dire à la télé « je n’arrive pas à comprendre comment Bla Bla », mais mon cher si tu n’arrive pas à comprendre c’est que tu te refuse d’essayer même de comprendre. Et on a vu les conséquences aujourd’hui d’un tel comportement, notre « élite » a été la première à apprendre la leçon à ses dépends.
Le 14 janvier on était unis parce qu’on regardait tous dans la même direction, celle de ZABA et ce fameux dégage, aujourd’hui, que les éléments se sont multipliés, notre champs de vision est devenu trop étroit pour tout englober. Des gens intelligents savent utiliser cette faille et ils l’ont fait, ne leur donnons pas une seconde chance. Pour qu’enfin les tunisiens décident de leur avenir, non les autres qui misent sur certains plans politiques qu’on voit s’installer un peu partout.
Je hais les slogans mais c’est très en vogue pour finir ses articles:
Ouvrons nos esprits aujourd’hui ou nous nous verrons s’ouvrir les veines demain.