« L’autisme est une richesse pour l’humanité. Laissez les autistes vous guider vers leur vision du monde avec leur langage. Ils ont beaucoup à vous apprendre et nous en sortirons tous grandis » Mélanie Ouimet
ET, l’extra-terrestre abandonné sur Terre qui se lie d’amitié avec un petit garçon solitaire dans le film de Steven Spielberg, incarne en quelque sorte la notion du différent, la perception du divers, l’approche et la connaissance que quelque chose n’est pas soi-même. Dans ce film on souligne comme le pouvoir de concevoir l’autre reste une prérogative individuelle. Mais la société civile et politique a le devoir d’abattre les discriminations dans le domaine de l’intégration scolaire et de l’emploi, décidant d’œuvrer en faveur de la diversité.
La cohésion de l’équité sociale commence par la reconnaissance et la valorisation des compétences individuelles. L’autisme, le TDAH, la dyslexie, la dyspraxie, la bipolarité, etc. font partie de ces formes d’intelligence d’exception.
L’autisme, par exemple, est souvent considéré comme une maladie ou un trouble à éradiquer, à guérir. Les autistes sont des humains intègres à part entière, car ils ne sont ni des êtres brisés, ni des êtres inférieurs. Leur cerveau ne comporte ni lacune ni anomalie, il n’est pas endommagé, mais seulement organisé de manière différente. Pour ne pas porter de graves préjudices aux autistes, des individus qui se différent les uns des autres, du Kanner non verbal à l’Asperger, il faut plutôt leur concevoir un parcours de compétences acquises.
En bref, nous pouvons résumer que le cerveau des neurotypiques (personnes typiques, normales) est conçu pour avoir des habiletés sociales et celui des autistes pour avoir des capacités perceptives.
Etre parents, d’un enfant autiste représente aujourd’hui encore de nombreux défis à relever au quotidien, et parfois ces défis peuvent sembler insurmontables. Dans notre société actuelle, il y a plusieurs obstacles à franchir et l’aide véritable se fait très rare. On doit commence par revoir notre manière de conceptualiser la neurodiversité. Toute différence est souhaitable, avec tout ce qu’elle implique: ses forces, ses défis et ses contraintes. Si d’un coté les points de force doivent être mises à profit et encouragées, d’autre cote un parcours d’amélioration doit être conçu pour les défis limitatifs et handicapants.
Selon Monji Ben Raies, enseignant et chercheur en droit public et sciences politique auprès de l’Université de Tunis-El Manar et de la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis: « Le nombre d’élèves intégrés dans le système ordinaire reste, à ce jour, très limité, du fait d’un refus des établissements scolaires pour l’essentiel et la formation des enseignants insuffisante. L’Etat doit veiller d’abord au respect de la constitution et de la loi d’abord et ensuite, à la fourniture des moyens d’accompagnement et au déploiement d’auxiliaires de vie scolaire (AVS),pour permettre à ces élèves d’accomplir leur parcours de formation avec les meilleures chances de réussite possibles. Une analyse et évaluation des besoins de chaque élève handicapé doivent être menées et s’accompagner de la recherche de la meilleure adéquation avec l’environnement scolaire. Les parents doivent être associés à toutes les étapes de la définition du Projet personnalisé de scolarisation de leur enfant, par un partenariat approfondi impliquant l’ensemble des acteurs, par la recherche des réponses les plus adaptées au devenir scolaire et citoyen de chaque élève handicapé – en soulignant que – l’accomplissement des parcours scolaires des enfants et adolescents en situation de handicap doit s’opérer selon une approche simple et pratique des principaux domaines et situations rencontrés au quotidien et une prise en charge au niveau matériel par le ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur conjointement au ministère des affaires sociales. Parmi ces situations, le monde moderne a généré un phénomène que l’on ne peut ignorer, celui représenté par la scolarisation des enfants différents sur le plan comportemental, différence que l’on désigne par le concept générique d’autisme. En Tunisie, depuis 1980, les individus autistes ont été inclus dans la catégorie des handicapés mentaux et psychotiques, ce qui est une grave erreur d’évaluation, surtout lorsqu’il s’agit d’enfant dont l’avenir social est en jeu. »
Il devient donc impératif perfectionner les outils d’intervention corrélés au dépistage précoce, à l’adhésion thérapeutique, à la continuité des soins, à l’accompagnement des jeunes en difficultés ou en situation de handicap, dans leur vie scolaire et parascolaire, et à l’amélioration du bien-être en général pour une correcte intégration, dans la vie quotidienne, de tout individu en tant que citoyen à part entière.