Une sagesse bien connue pose que ‘si les axiomes géométriques heurtaient les intérêts des hommes, on essayerait certainement de les réfuter’.Retenons-en d’abord ce premier besoin d’admettre que rien ne doit être plus important et en toute matière que les Hommes.
Cet adage simple devra ainsi répondre à des questions que la politique rend parfois si complexes que les vérités premières se trouvent souvent enterrées de force.
Avec une révolution que les mêmes politiques obligent chaque fois à vasciller entre pas en arrière et autres en avant, la Tunisie, par ses élus à la Constituante, obtient, de conventions de politiques, un président. Un nouveau champ d’action s’ouvre aux attentes tout autant qu’aux déceptions éventuellement obstinées.
Entre-temps, des dizaines d’approches socio-politiques eûrent le temps – dans un espace désormais propice et grâce à la seule volonté populaire à l’expression libre – d’étaler, parfois dans beaucoup trop de similitude, leurs conceptions et du monde et de la TUnisie à bâtir une fois sortie du carcan qui devait remonter aux temps des premiers mamelouks, tout aux alentours des années 50 du XIIIème siècle.
IL suffirait presque de se rappeler que depuis, ce peuple n’a jamais eu la chance de sa propre gouvernance.On a beau lui dire aussi qu’il y a à peine quelques décennies, il obtint son indépendance. Il n’en était presque rien en détail.
Bourguiba que de certains pourraient bien n’avoir de tort à faire remonter son ‘règne’ à déjà 1934, gouvernera président ‘absolu’ pour au moins trente années.Un dictateur ne le déposera que pour faire pire dans l’excès de la centralisation aberrante et, tout simplement, dans le vol qualifié.Une sorte de Flic-Khalife’et toujours sans le moindre scrupule.
A ces deux facettes d’une étape de défaite sociale et de brouillon économique, succèda encore mais sous le vacarme motivé des masses criantes et en rébellion deux parenthèses forcées, un président d’une nuit qui croyait encore en la présidence d’une autre (Leila= nuit) et un président qui a vieilli aux hémicycles.
Au même bain de cette diversité méritée et toute légitime d’approches et de pensées ou actions politiques, il ne peut cependant se trouver de slash pour distinguer, comme presque de tous temps, trois tendances axiales: Le courant Islamique (ou iste),le marxisme à variantes à jamais dispersées et un centrisme forcément petit bourgeois; d’expression comme d’origine.Marx serait donc ici conçu en bloc. La Nahdha – mais sansue cela n’exclut dans le symbole les autres- Mahomet et Mohamed est en tout ceci le président et, bien entendu, le plus commun des tunisiens.
Le thème majeur est d’essayer de voir que finalement – le Président n’étant pas le pays mais le résumé d’une étape et l’expression de ses conventions, ses contraintes et son cours – la Tunisie se nourrit toujours de sa révolution inachevée mais qu’elle est de fait en cours de re-centralisation.Le Président n’est encore que l’expression de cette défaite ‘marxisante’ et de ces premiers cumuls de parodies radicales. Il est clair que la révolution n’a su se défaire de ses premières ombres. LE RCD a trop pris pout vite lâcher prise; preuve criante en sont les mois Ghannouhi Ier et la suite Béjique, j’allais dire logique! Atout reprendre, il s’avère rien que par les résultats des élections du 23-10-2011 qu’à révolution de masses et chute accélérée de dictateur, les temps ne peuvent suffir pour se remettre assez d’orde dans les idées. Les partis pré-révolution n’avaient déjà que leur gamme de petites marges libératrices à ruminer. Leur ‘blancheur’ de sous Ben Ali les les emprisonne et les emprisonnera davantage dans dans une modération peu en correspondance avec cette fièvre de rebelles avisés. Les mouvemlents plus radicaux tournés en partis ne pouvaient avoir le temps et encore les moyens ou l’expérience même du parti capable de mener quelque grands pas autres que par son passé. ET comme l’on ne fait pas du présent et encore moins de l’avenir rien que par quelques bouts d’un passé légitime, on s’arrête nécessairement à l’entrée de l’Histoire tunisienne nouvelle. Par un sens de l’organisation politique à laquelle sur bien des années la Nahdha a été contrainte, il ne manquait donc que le petit jour pour la faire apparaître mieux en mesure de cueillir; y compris dans la précipitation, plus l’affection d’une part importante de ce peuple que sa raison.Cette même raison qu’elle n’aura pourtant que celle d’Etat.
Au vu des assises populaires du nouveau président et du parti duquel il se détache en présidence, Mohamed, notre président depuis deux jours, est un peu le fruit le moins surprenant de grandes batailles qui s’annoncent cadrées, à cheval, vraiment, entre Marx et Mahomet.En terre comme au monde, le centre se centralise.
L’économie tunisienne est aux aguets. La politique tunisienne est à ses premiers pas. La société, au rythme assez inavoué de son devenir en refoulement. Bien de partis, on le sait de fait comme d’imaginaire, disparaîtront aussi vite que des nuages d’été. Les libéraux de tout Nejib ou Mohamed ne rejoindront Marx que par leurs mots de compromis assez inutile et, pour avoir trop tôt exclu pour l’un et rejoint pour l’autre Mahomet, il n’auront de Mahomet que leur rélégation au second plan de la scène et du peuple que les impressions (ou peut-être les produits) qu’en donneront les actes du gouvernement Troïka. Bref, les libéaux de tous poils ne seront plus jugés à leur dire mais à la réalité de leur gouvernement et de leurs choix en un délai assez court pour les rassurer de quelque montée signifiante.Le capital est aujourd’hui le moins géné tant il n’a que majoritairement des éléments tous comptes faits de son ensemble.
Le Grand Mohamed, ce peuple, à mille et une urgences ira, sauf accident de parcours, se radicalisant dans ses attentes.
En se voulant anti-Mahomet en terre arabo-musulmane, Le tout vieux Marx, celui de l’idéologie pure comme des partis épurés, ne sera que chaque fois de plus en plus enfoui dans son impuissance politique. L’ère ne semble plus se prêter aux vieilles habitudes. La Tunisie nouvelle et toujours à gouverner ne gagnera qu’à refaire ses calculs en donnant à l’économie sociale priorité fonctionnelle.De là, la politique à imaginer, au-delà de ce délai si abusivement ouvert, sera celle de la force non opportuniste qui, ne s’offrant le luxe de faire table rase des antagonismes idéologiques, zoomera sur l’essentiel et de Marx et du Mahomet local et de son Grand Mohamed. Pour gouverner, il faut un parti; pour moins de sacré, pour plus de consistence politique et pour davantage de réalité.La Tunisie n’a pas qu’un Bardo à entretenir ou un Carthage à habiter. Elle a une révolution à nourrir pour un avenir qu’elle se doit de concevoir mais vraiment nouveau, par la force même de sa capacité de renforcer en tout premier abord la liberté d’expression, de la formation, des manifestations, de l’organisation; bref de la démocratie réelle.Sans cela, les comptes se remettront d’office à rebours tant l’utopie ne servira que ses ‘croyants’ sans jamais suffir pour produire quelque changement et que le centre, de nature, ne se permet même de gouverner autrement que pour taire au lieu de faire. Mohamed gagne déjà la paix promise d’un pays mais n’y fera que des retouches. Là où il s’agit de rompre avec tout un passé meurtri, le pays se doit en tout ce lapse de temps assez suspendu de re-penser ses équilibres et les forces de changemen réel leur déséquilibre.