9 avril 2012. Histoire d’une nation et d’un peuple sacrifiés. Et après?

Si des signes ci et là annonçaient depuis quelques jours que l’aggravation de la situation politique prend un tournant n’augurant guère de jours meilleurs, la barbarie à laquelle se sont livrés aujourd’hui ceux que l’on peut d’ores et déjà qualifier de forces du désordre, était loin d’être prévisibles pour beaucoup de tunisiens. Pourtant un certain nombre d’indicateurs révélés depuis quelques semaines déjà, nous annonçaient que les rétrogrades, à leur tête El saoud, sont décidés d’accomplir jusqu’au bout l’œuvre de destruction planifiée avec leurs maîtres contre notre patrie et son peuple.En s’imposant en médiateur entre nahda et le déchu pour stopper les poursuites à l’encontre de zaba, ils ont offert toutes les garanties à leur nouveaux serviteurs tunisiens. Quelques jours suffisaient pour que la générosité d’el saoud donne son effet.

Alors que la police était quasi absente lors des manifestations des islamistes dont elle observait passivement le vandalisme, les brutales attaques auxquelles nous assistons depuis quelques jours, ne sont autre que la mise en application des ordres des maîtres qui veulent gouverner le peuple tunisien, d’est en ouest et à des milliers de kilomètres.

Résultat: Quant les salafistes occupaient l’avenue du matin au soir, en s’attaquant à tous ceux qui veulent départager avec eux les lieux, les regroupements ne dérangent guère. Alors que l’escalade de l’horloge de l’avenue, haute de dizaines de mètres s’est faite dans la passivité totale des policiers pourtant présents sur les lieux, nos braves blessés et nos diplômés sans emploi qui sortent manifester le droit à la dignité sont brutalisés. Avec ce que la Tunisie a vécu aujourd’hui, nous pouvons annoncer que non seulement la Tunisie dont le peuple se croyait avoir fait la révolution de la liberté et de la dignité, se trouve otage du déni total de ces deux valeurs, pire encore elle sombre dans la schizophrénie. Le mot n’est peut être pas assez fort pour dénoncer cette hypocrisie par laquelle d’un côté de la capitale, les pervers fêtent les martyres du 9 avril 1938, de l’autre côté de nouveau martyres succombent à la barbarie des bourreaux de ces rétrogrades ayant confisqué toutes les dividendes des sacrifices du brave peuple. Un opportunisme assassin à plus d’un titre, les innocents sont tués, et le rêve à la justice, à la liberté, à la dignité et à la paix, est avorté.

Dans un article que je rédigeais il y a un mois, je présentais les conséquences prévisibles de la sournoise volonté saoudienne d’inciter Jbéli à accorder l’amnistie à ZABA, sacrifiant ainsi l’honneur d’une nation d’un peuple (1). A peine quelques jours après la rédaction de l’article, nous apprenons la suspension du déchu et de sa famille de la liste des recherchés par INTERPOL. Pourtant ni cette nouvelle, ni la restitution des biens du beau fils de ZABA, n’avaient suscité d’intérêt parmi le peuple tunisien, alors que la transaction par laquelle l’amnistie a été accordée, est lourde de conséquence. Au nom de quoi amnistier un homme, alors qu’il doit rendre compte à la nation et au peuple? Le tunisien n’a pu réaliser à temps, que par cette amnistie qui se préparait dans la coulisse, el saoud et Jbeli ont craché sur la nation et le peuple, puisque implicitement ils considèrent que la ni la Tunisie ni le peuple ne méritent justice, dignité et souveraineté. Le peuple aurait du pourtant bien comprendre la gravité de l’insulte, notamment en raison du retard pris par interpol dans la suppression des noms du déchu et de sa famille des listes des recherchés. Aurait-il fallu vraiment à cet organisme une année pour décider du nom fondement des motifs présentés par l’état tunisien dans la demande d’extradition?

Pourquoi est ce qu’en dépit de tous les assassinats et violations des principes des droits fondamentaux commis par ZABA, INTERPOL décide t-elle que les motifs présentés par l’état tunisien ne relèvent pas des motifs qu’elle considère probants pour retenus exécuter un mandat d’amener? Quand le peuple ne comprend à temps l’interférence de la realpolitik dans ses affaires, il devient doublement victime. Le pire, c’est que la chose ne s’arrête pas là, parce que la transaction dépasser le seul blanchiment du déchu, l’amnistie s’est en effet étendue à tout son clan de criminels. Comment pouvoir poursuivre ce clan pour crime, sans revenir au grand au maître? Chose quasi impossible. D’où la table rase, maître et serviteurs sont amnistiés en bloc. Et voilà qui est bien qui finit bien, ainsi tout le monde sort gagnant. El saoud ont le champ libre pour exécuter la destruction de la Tunisie peuple et nation. Jbéli reçoit de quoi indemniser tous les amis et proches, pas étonnant d’ailleurs que dès la suspension des poursuites contre le déchu, pas moin que 750 milliards ont été consacrés aux privilégiés de nahda. L’amnistie ayant été élargie à tous, la police ayant la garantie de l’impunité, en guise de reconnaissance aux à l’ancien comme au nouveau, elle a aussitôt retrouvé ses vieux réflexes.

Certains me diraient, que le partage est tout de même inéquitable. Oh que non, la transaction ayant semble t-il été fait dans les règles de l’art, le partage a été fait de la manière la plus équitable, que même les USA en étaient satisfaits au point qu’ils ont décidé de faire cadeau d’une centaine de milliards à Jbéli, non sans inviter ses amis de se montrer à leur tour généreux avec le docile venu. Les choses Fonctionnant selon le principe des vases communicants, la nahda a décidé d’aller chercher le solde du ailleurs pour faire le bonheur de tous les siens. Outre le montant accordé à titre d’indemnités aux plus méritants de ses proches, dont nous citons au passage le salafiste qui s’est attaqué au drapeau et qui s’est rendu aussitôt la distribution des privilèges a été annoncée, la part de la transaction a couvert d’autres aspects. Dans cette transaction, nous comptons le récent remplacement massif des gouverneurs, des délégués, des oumads, des pdg, des directeurs, ect, avec mise à l’écart de façon injustifiée d’une masse de compétences. De la sorte nahdha annonce sa détermination à s’en prendre à toute la nation et à tout le peuple pour l’écraser et le neutraliser, en usant d’une police dont elle saisit en connaissance de cause les hautes compétences. Police qui n’hésitera pas à exécuter tout ce qui lui est demandé, en guise de retour d’ascenseur pour un parti et un déchu qui lui ont garanti l’impunité. Ce à quoi nous avons assisté aujourd’hui comme barbarie, en est une illustration vivante. C’est en quelque sorte une expression de gratitude de la part d’une police qui se sent soulagée.

Et voilà que le peuple qui a cru avoir fait la révolution de la liberté et de la dignité, se trouve otage des compromissions entre les ennemis d’hier, qui lui font payer la lourde facture de leurs complicités communes avec les ennemis de la liberté et de la dignité. Cependant, il faut avouer que le plus grand ennemi de la Tunisie reste l’inconscience politique qui l’empêche de décrypter les dessous de l’évènement politique. Alors qu’à des milliers de kilomètres ZABA continue à jouer de la destinée du peuple, ci et là des gens regrettent son départ. Il est plus que temps que le tunisien se crée l’occasion de se faire le remue méninge qu’impose le moment, de telle sorte à ce qu’il réalise entre autre, la raison du brusque retour vers le bourguibisme, alors que lors de la mise à l’écart par ZABA de Bourguiba, les alliés de ce dernier, à quelques rares exceptions près, étaient à l’égard de ZABA d’une loyauté sans réserve. Il est donc bon de procéder au remue méninge pour apprendre à lire le dessous d’alliances jadis impensables et qui prennent petit à petit forme depuis quelques jours.

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